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L’Histoire du Califat Almohade

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Le Califat Almohade à son apogée.
Le Califat Almohade à son apogée.
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Le mouvement Almohade, apparu vers 1120, établit un régime qui sous la forme d'un vaste empire ainsi que califat Marocain, s’étendra pour plus d'un siècle sur tout l'Occident musulman, comprenant l’Andalousie et le Maghreb occidental (aujourd’hui l’Algérie, Tunisie et une partie de la Libye).
Le fondateur du mouvement, Muhammad Ibn Tumart, est un prédicateur issu de la tribu berbère des Hargha, eux-mêmes appartenant au groupe tribal des Masmoudas. Il est originaire d’Igiliz, un petit village en plein Anti-Atlas Marocain.

Dès 1120, il aurait reproché aux Almoravides, jusque-là dynastie régnante sur l'Empire du Maroc, leur corruption, hérésie et leur anthropomorphisme. Il se réfugie donc à Igiliz, son hameau natal, près de Taroudant : c’est donc sa première hégire et le moment pendant lequel il se proclama Imam et Mahdi.

C’est à partir de l’Atlas qu’il organisera ses troupes en préparation à sa conquête et destitution du pouvoir Almoravide, le tout en mettant en place son unique système idéologique du tawhid, appendant plusieurs concepts islamiques ensemble pour former la doctrine Almohade. Quatre ans plus tard, il se réfugie avec ses fidèles à Tinmel (Haut Atlas), qui devint le berceau et la première capitale du mouvement.

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La Mosquée de Tinmel.

Il rallie les tribus Hargha et une grande partie des Masmoudas, notamment les Hintata, Gadmiwa, Ganfisa, Haskoura et Hazraja, toutes originaires du Grand Atlas. Ces tribus allaient former l'ossature du mouvement politico-religieux Almohade.

Ibn Tumart fera passer les gens du Maghreb / Gharb comme le peuple musulman élu, ainsi qu’il fera la promotion de la langue berbère. Le Maghreb de l'est constituait un pôle civilisationnel différent selon lui, ainsi qu’un compagnon de Béjaïa était appelé Sharqi (oriental) par les Masmoudas en opposition au Gharb (Maroc).

À la mort d’Ibn Tumart en 1129, qui fût enseveli à Tinmel, c'est Abd Al Mumin qui sera proclamé successeur du Mahdi. Abd Al Mumin était un disciple d’Ibn Tumart originaire de la région de Nedroma, faisant anciennement partie de l'Empire Almoravide.

Abd Al Mumin sera donc élu en 1132 dans la mosquée de Tinmel par les 10 compagnons du Mahdi et les 50 cheikhs Almohades, qui le proclamèrent afin d'éviter tout conflit entre tribus Masmoudas, lui étant Zénète. Ce géni politique était principalement l'œuvre d’Abou Hafs, à ce moment chef des Hintata.

Abd Al Mumin canalisera ensuite ses efforts pour s'emparer de l’Empire Almoravide en se préoccupant d'abord d'asseoir sa domination sur le Maroc. Parti de Tinmel en 1139 avec ses troupes de l'Atlas, il ne cesse de parcourir le pays jusqu'en 1147 avec sa prise de Marrakech, causant la chute de la dynastie Almoravide.

Devenu maître du Maroc, dont la capitale était Marrakech, il se lancera à la conquête du Maghreb de l'Est en s'emparant graduellement d'Alger, Bejaia, Constantine puis de Tunis, Kairouan et Tripoli. Pendant sa conquête, il commettra quelques massacres notables, comme à Tlemcen (sa région d'origine) et à Bejaia.

Abd Al Mumin considérait le Maghreb Central et Ifriqya (actuelles Algérie et Tunisie) comme des terres conquises dont les habitants étaient taxés.

Ainsi, son Empire s’étendra jusqu'à Tripoli et en Andalousie. Outre la famille du Calife, ce sont les familles des anciens compagnons d'Ibn Tumart, originaires de l'Atlas, qui sont aux affaires politiques dans l'Empire.

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Marrakech, toujours capitale de l’Empire, était la ville la plus rayonnante de l'Empire, que ce soit par sa grandeur ou sa beauté.
Ci-dessous est un extrait d'un chant chrétien du 13ème siècle décrivant le royaume du Maroc dont Marrakech fut une ville grande et glorieuse.

Abd al-Mumin fait construire une forteresse nommée Ribat El Fath qui deviendra Rabat à travers l’histoire. Cette ville servira de base aux armées marocaines se dirigeant vers l’Andalousie.

De nombreux autres édifices furent construits, notamment au Maghreb Al Aqsa. On peut citer entre autres la Koutoubia, la grande mosquée de Taza ou encore l’iconique mosquée de Tinmel.

L'Empire Almohade était directement nommé Royaume du Maroc (ou en espagnol Reino de Marruecos) par les occidentaux. Le mot Maroc dérive de Marrakech, capitale de l'Empire, qui elle-même tire son nom d’Amur N Akuch, signifiant Terre de Dieu en Berbère.

On peut voir le nom "Marruecos" accompagné du drapeau Almohade sur le "Libro del Conocimiento de Todos los Reinos", daté de 1385.

Il prescrit en 1162, avec comme but d’en former des flottes de guerre, la construction de 400 navires dont 220 au Maghreb Al-Aqsa (El Mamoura, Tanger, Ceuta, Badis et autres ports du Rif).

Abd al-Mumin meurt à Salé et sera transporté à Tinmel, inhumé près de la tombe d’Ibn Tumart.

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Son fils, Abu Yaqub Yusuf (né à Tinmel d'une union entre Abd al-Mumin et la fille d'un chef Hintata) lui succèdera. Il fut proclamé après une entente parmi tous les chefs Almohades et particulièrement avec le cheikh Abou Hafs, chef des Hintata, se contenant lui des fonctions de vizir.

Abu Yaqub Yusuf reprend la guerre contre les chrétiens d'Andalousie et fait face à une révolte à Gafsa (Tunisie actuelle). Il est connu pour avoir fait construire la mosquée de Séville (aujourd’hui La Giralda) et d’avoir commencé les travaux sur la célèbre Tour Hassan de Rabat. Il mourra au combat au Portugal et également inhumé à Tinmel.

Yacoub Al Mansour est porté au pouvoir par les cheikhs Almohades. Il envoie une flotte contre les croisés pour la prise de Jérusalem. Plusieurs marocains participeront au repeuplement de la ville sainte, établissant un quartier ainsi qu'une porte nommée "Portail du Maroc".

Le Portail ou la Porte du Maroc à Jerusalem.

Sous son règne, l'armée Almohade inflige une grande défaite au roi de Castille à Alarcos en 1195, ce qui lui gagnera le titre d’Al Mansour (le vainqueur). L'armée était principalement composée de tribus du Maghreb Al-Aqsa : les Haskoura, Ghomara, Beni Merin, Hintata, Hilaliens mais aussi d'Andalous et quelques tribus du Maghreb Central.

Cette défaite engendre une onde de choc en Occident, comme en témoigne ce chant du poète Gavaudun en 1195. Le poète exhorte les rois chrétiens à s'unir contre le roi du Maroc ("reys de Marroc") qui menace d'envahir Toulouse et le Puy.

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Yacoub Al Mansour construira deux mosquées à Marrakech et sera aussi un artisan du développement de la ville de Rabat. Il meurt en 1199 et fut inhumé à Marrakech.

L’Empire Almohade à son déclin.

L'Empire subira cependant un déclin au 13ème siècle, les chrétiens sortants victorieux dans la bataille de Las Navas de Tolosa en 1212 et plusieurs révoltes à travers le domaine Almohade le verront se réduire à son air d'origine : l'actuel Maroc. Les régions conquises prendront donc chacune leurs indépendances.

Parmi les royaumes se créant après la chute des Almohades sont le Royaume des Zianides de Tlemcen et les Hafsides de Tunis. Peu à peu, les Zénètes Mérinides du Nord du Maroc prendront du territoire. En 1269, ils finiront par s’en emparer en entier.

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Références :